Les Espaces naturels sensibles
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Le Parc et la gestion des Espaces naturels sensibles (ENS) :
- Aider les communes pour la création d’un ENS : conseil dans le choix des outils les mieux adaptés à leur projet de préservation du patrimoine naturel. Lorsque l’ENS semble être l’outil le plus adapté, le Parc les accompagne dans sa labellisation auprès du Département.
- Élaborer un plan de gestion pour le compte du département ou pour le compte d'une commune ou d'un groupe de communes : un plan de gestion est un document de planification des actions à mettre en œuvre pour l’atteinte des objectifs fixés pour l’ENS. Il s’agit souvent d’objectifs de préservation écologique et de valorisation.
- Gérer un ENS : en conventionnement avec un Département, le Parc peut mettre en œuvre le plan de gestion, cela se traduit par des actions de surveillance, sensibilisation, inventaires, restauration...
Qu’est-ce qu’un Espace naturel sensible (ENS) ?
Un Espace naturel sensible est un site naturel identifié pour son intérêt écologique et qui est menacé ou potentiellement menacé par des pressions anthropiques.
Les objectifs et les enjeux
La politique ENS vise à préserver et gérer durablement des sites abritants des habitats naturels fragiles, une flore et une faune représentatives de la biodiversité et à répondre à des enjeux de préservation face aux menaces de dégradation et d’extinction avérées. La sensibilisation et l’éducation à l’environnement ainsi que l’accueil du public sur les sites constituent un volet important de la politique ENS. La plupart des sites sont ainsi ouverts au public.
Le rôle des Départements
Les Départements fixent les orientations de la politique ENS à leur échelle. Ils sont compétents pour créer ces espaces et gérer le réseau de sites labellisés.Le financement des actions s’opère via une taxe dédiée, prélevée sur les permis de construire et perçue par les Départements. Ces derniers subventionnent ensuite l’acquisition foncière ou les actions sur les sites.
Les différents types d’ENS
On distingue deux grandes catégories d’ENS :
Les ENS départementaux, gérés en régie par un Département.
Les ENS locaux issus de volontés locales. Dans ce cas, la gestion est assurée par les communes avec l’appui des Départements.
Pour certains grands espaces naturels s’étendant sur plusieurs communes ou situés dans des communes sans compétences environnementales en interne, des « sites locaux Parcs » peuvent être mis en place. Dans ces cas, le Parc du Vercors assure la maîtrise d’ouvrage des actions ENS, notamment leur gestion et leur valorisation.
Le Parc naturel régional du Vercors, à cheval sur deux départements – la Drôme et l’Isère –, collabore donc étroitement avec ces deux Départements.
Le Parc et vous :
Votre commune se situe sur un ENS et avez besoin d’un coup de pouce ? Le Parc du Vercors peut vous aider à…
- Organiser des temps de rencontres et de sensibilisation (soirées débats, projections, visites accompagnées, visites scolaires…) ;
- Vous aider dans vos projets de recherches et de suivis participatifs ;
- Accompagner les acteurs (professionnels, élus...) dans leurs projets afin qu’ils concordent avec la conservation des habitats et des espèces ;
- Vous (communes, habitants, visiteurs) renseigner sur la réglementation de ces sites.
Le réseau ENS
31 sites drômois sont classés ENS pour une surface totale d’environ 7 250 hectares. Parmi ces 31 sites, 9 sont propriétés du Département : à eux seuls, ils représentent près de 6 000 hectares.
Les ENS de la Drôme
Le Département de l’Isère abrite 17 ENS départementaux et 128 ENS locaux, soit près de 150 sites répartis sur le département.
Les ENS de l’Isère
Voici ci-dessous, les 22 ENS présents sur le territoire du Parc du Vercors
L’ENS de la Molière-Sornin, le plus grand de l’Isère
Le site des plateaux de la Molière et du Sornin, avec ses 1600 hectares de surface, est le plus grand ENS de l’Isère. Il s’étend sur les communes d’Engins, d’Autrans-Méaudre en Vercors, de Lans-en-Vercors et de Sassenage. Les milieux naturels sont d’une grande diversité, des pelouses sub-alpines à la forêt laissée en libre évolution dans la Réserve Biologique Intégrale d’Engins. 80% de ces milieux sont classés d’intérêt européen (ou communautaire) justifiant le classement du site en Natura 2000.
Les connaissances sur les milieux, la faune et la flore sont en progression constante mais on recense aujourd’hui près de 105 espèces d’oiseaux dont le rare Tétras lyre, 32 espèces de papillons dont l’emblématique Apollon, 540 d'espèces de plantes à fleurs, 20 de fougères et 63 essences d’arbres et d'arbustes.
La gestion a été confiée au Parc naturel régional du Vercors qui met actuellement en œuvre le plan d’actions (2019-2028) en concertation avec les usagers du site (pastoralisme, gestion sylvicole, cynégétique, spéléologie, professionnels du tourisme) et les propriétaires des parcelles (majoritairement les communes et le Département).
Les actions visent principalement à favoriser la cohabitation entre les activités socio-économiques et les enjeux de préservation écologique, améliorer les connaissances naturalistes et scientifiques en travaillant notamment avec des chercheurs, et sensibiliser les visiteurs à la richesse du patrimoine naturel et culturel.
La Réserve Biologique Intégrale d’Engins
D’une surface de 190 hectares au nord de l'ENS, la Réserve Biologique Intégrale (RBI) d’Engins a été créée en 2010 pour favoriser la libre évolution des milieux naturels. Toutes les activités susceptibles de modifier les écosystèmes y sont proscrites. L’Office national des forêts, gestionnaire de cet espace, pilote - en lien avec le Parc du Vercors - des études sur la dynamique spontanée de la forêt et les espèces associées, notamment par des inventaires d’insectes et de champignons du bois mort, des mousses et des lichens.
Les bons gestes sur l'ENS de la Molière-Sornin
Paysage époustouflant de la chaîne alpine, site touristique majeur du Vercors Quatre-Montagnes, le site attire près de 100000 visiteurs par an. Ainsi, la réglementation qui s’applique sur l’ENS vise à donner au visiteur les bons gestes à avoir pour ne pas nuire à la quiétude de la faune et la flore.
Les feux détruisent la biodiversité et les sols très fragiles et peuvent également provoquer des incendies. De plus, la fumée et l’odeur présentent une source de stress pour la faune sauvage. | |
Les déchets créent des pollutions et impactent la biodiversité. La faune n’a pas le même régime alimentaire que nous ! Les habituer à notre nourriture, c’est raccourcir leur espérance de vie. Ne laissez aucun déchet dans la nature. Ramenez vos poubelles et vos papiers toilettes ! | |
Laisser sa tente installée à la journée dérange la faune et détériore la flore écrasée. Cela nuit à l’aspect paysager. Le bivouac est autorisé de 19h à 9h. | |
Cueillir une plante, c’est nuire à sa reproduction en interrompant son cycle de vie et peut conduire à sa disparition. Cette plante est certainement un habitat pour des insectes, qui eux aussi peuvent être menacés de disparition. | |
La circulation de véhicules à moteur est interdite sauf pour les ayants-droits. Les parkings identifiés aux abords du site sont parfaits pour stationner votre véhicule. Covoiturez et idéalement, rendez vous sur le plateau à pied ou en vélo. | |
| Les chiens peuvent avoir différents impacts sur la faune et sur la flore. Ils peuvent également occasionner du dérangement des troupeaux défendus par leurs chiens de protection. Ils ne sont autorisés que tenus en laisse. |
L’ENS des falaises du Moucherotte au pic Saint-Michel
Claix, Lans-en-Vercors, Saint-Nizier-du-Moucherotte, Seyssinet-Pariset, Seyssins et Varces-Allières-et-Risset, ces six communes de l'Espace naturel sensible des falaises au pic Saint-Michel ont mis leurs efforts en commun depuis 2019 pour faire émerger ce site dont la gestion a été confiée au Parc naturel régional du Vercors.
L’ENS des falaises recouvre l’ensemble des falaises surplombant la métropole grenobloise depuis les Trois pucelles (exclues) jusqu’au pic Saint-Michel, une partie des forêts situées sous les falaises, ainsi que les crêtes. C’est également le périmètre d’un Arrêté préfectoral de protection du biotope (APPB) en cours d’élaboration.
La superficie de l’ENS est de 463 hectares, mais le site est principalement constitué de falaises dont la superficie verticale est estimée à 900 ha. Ces impressionnantes parois verticales entrecoupées de vires en font un espace remarquable. Ces falaises attirent une faune et une flore particulières qui ont su s’adapter aux conditions de ce milieu (verticalité, climat, roche), parfois extrême. On peut citer l’emblématique Aigle royal, ou l’Oreille d’ours.
Cette verticalité rend l’ENS peu accessible, il est donc en grande partie préservé des activités humaines. Cela en fait une zone de tranquillité pour de nombreuses espèces farouches voire sensibles au dérangement, comme le chamois qui s’abrite au sein des landes et pelouses des vires. Enfin, la géologie du site est caractéristique des reliefs karstiques urgoniens, sculptés par la dernière glaciation. C’est grâce à cela qu’on y trouve des écosystèmes typiques comme les lapiaz sur les crêtes, et des éboulis de bas de falaises, dont certains éboulis froids, écosystèmes rares et très fragiles.