Exposition temporaire : Tomas Bozzato, "Un refuge"
Date : du 15 juin au 11 novembre 2022
Public : à partir de 8 ans
Tarif : prix d'entrée au Mémorial
Tomas Bozzato, artiste de l'image, réalisateur et photographe, propose un reportage artistique sur les migrants et les bénévoles du Refuge solidaire à Briançon.
Cette exposition révèle des portraits immortalisés grâce à une Afghan Box, une mallette en bois qui combine chambre photographique et chambre noire de développement, accompagnés de textes rédigés par le photographe.
Tomas nous plonge dans la vie quotidienne des migrants, des personnes qui viennent de passer la frontière italo-française par la montagne, et des bénévoles du refuge. Une invitation à prendre le temps, à ralentir, à discuter, tout en laissant place à la spontanéité et aux gestes simples.
Un refuge ou la possibilité d'une rencontre
Ce projet photographique raconte le Refuge Solidaire de Briançon, un lieu d’accueil inconditionnel où les exilé-es qui viennent de traverser la frontière des Alpes entre l’Italie et la France sont hébergé-es pendant quelques jours, avant de continuer leur voyage. Le Refuge est un grand bateau qui a son rythme de croisière mais aussi ses petits imprévus quotidiens et quelques tempêtes à traverser. Des bénévoles de tout horizon et de tout age viennent donner un coup de main, certains viennent pour quelques jours, d’autres y retournent régulièrement depuis des années. Des salarié-es solides et doux tiennent la barre en restant à l’écoute de toutes les personnes qui passent. Dans ces photographies comme dans ce lieu se croisent exilé-es, salarié-es et bénévoles de tout horizon ; parfois on se demande qui est qui, qui se cherche, qui se trouve et où ira chacun-e après cette expérience.
L'Afghan box, tisser un lien entre le modèle et le photographe
"J’utilise dans ce projet une Afghan box qui est à la fois une chambre grand format et un laboratoire argentique de rue ; elle est aussi et surtout un outil de rencontre. Elle me permet de photographier une personne, de réaliser d’abord un négatif papier qui est précieusement conservé et ensuite un petit tirage noir et blanc que j’offre à la personne elle-même. Ce petit tirage offert est le seul véritable original de l’œuvre. Il voyage au fond des poches, au milieu des livres, parfois plié dès que je tourne mon regard, le plus souvent gardé soigneusement comme le miroir d’un soi légèrement inconnu, dont on essaie d’appréhender la complexité.
Le fait d’offrir un tirage unique, mon habitude des dispositifs de rencontre, ainsi que la sympathie que ce dispositif crée autour de lui font que, le plus souvent, je n’ai pas encore terminé de m’installer, que plusieurs personnes sont déjà curieuses de ma présence. Je photographie celles et ceux qui viennent à moi et qui souhaitent participer à cet échange". Tomas Bozzato
La lenteur pour photographier au fond du coeur
"Pour réaliser chaque photographie, j'ai besoin d’une vingtaine de minutes de travail. Dans ce temps photographique hors du commun, à l’opposé des pratiques actuelles où nous prenons des rafales d’images à chaque instant, la personne installée est photographiée un espace calme d’introspection. Ce dispositif impose une lenteur qui laisse la possibilité d’une rencontre. Je passe avec les personnes photographiées des moments intenses, avec parfois une longue discussion, d’autres fois un échange avec juste les mots suffisants pour enlever les masques et photographier au fond du cœur. La recherche d'une vérité délicate de chacun et de chacune, un signe tenu qui échappe au premier regard mais qui raconte quelque chose de fondamental de la personne qui se tient devant le photographe". Tomas Bozzato
Le Mémorial de la Résistance : "un lieu idéal pour parler du Refuge solidaire"
"La première exposition de ce projet se tiendra au Mémorial de la Résistance du Vercors, de début juin à mi-septembre. En partant d’un point de vue artistique et sensible, le parallèle entre les Résistants du Vercors et l’engagement des personnes du Refuge Solidaire est porteur de questions puissantes qui nous invitent à nous situer pour construire au quotidien notre histoire commune. Chaque année 30.000 personnes visitent le Mémorial, des classes d'écoles, des personnes de tous horizons, nationalité et convictions politiques. C’est un lieu qui me semble idéal pour parler du Refuge solidaire." Tomas Bozzato